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156 – Lizzie se marie!

(les enfants de Mary-Ann 7)

L’échappée belle pour Lizzie : son mariage avec Joseph-Arthur Bédard. Le 8 octobre 1901, Marie Mathilde Eliza Gosselin, dite Lizzie, ma grand-mère paternelle, se libère enfin du joug de son oncle David en épousant Joseph-Arthur Bédard, mon futur grand-père, . On disait dans la famille qu’elle en était tombée éperdument amoureuse après avoir entendu sa voix puissante surgir du jubé de l’église de Charlesbourg, où il chantait. Elle aurait décidé sur le champ qu’il deviendrait son mari (voir chapitre 77 Joseph-Arthur Bédard, Itinéraire d’un enfant gâté). C’est effectivement ce qui arriva.

15602aLors de la cérémonie, c’est Alphonse, frère du marié et zouave pontifical, qui servit de père à Joseph-Arthur puisque leur père, Joseph-Urbain, était décédé peu de temps auparavant. Et François-Régis Gosselin, le père de Lizzie, qui servit de père à sa fille. Comme Joseph-Arthur avait cinq frères et trois sœurs, et que le clan Bédard était soudé, on peut imaginer sans peine que la cérémonie qui suivit le mariage fut familiale et festive. Tout à l’opposé du mariage de François-Régis et de Mary-Ann à Chicoutimi en 1864 (voir Acte de mariage de Lizzie et de Joseph-Arthur).

Le marié a trente-cinq ans, un bel homme avec le cheveu qui commence à se faire rare mais avec des yeux perçants qui semblent bleus ou gris. Il a une certaine expérience, pour ne pas dire une expérience certaine… La mariée a vingt-cinq ans, mince et réservée. D’une élégance sobre dans une robe blanche ornée de dentelle : serait-ce un présent de sa sœur Éva?

David Gosselin aurait-il joué les entremetteurs? Son oncle, le curé Gosselin, joua-t-il là encore les entremetteurs, comme cela avait été le cas avec Ida et Éva? On peut en douter. Lizzie avait du caractère. Si le curé Gosselin mena sa propre enquête afin de déterminer dans quelle mesure Joseph-Arthur était un parti acceptable, il trouva ceci : deux des frères de Joseph-Arthur, Joseph-François et Éphraïm, étaient médecins; deux autres de ses frères, Cléophas et Alphonse, étaient reconnus pour leur piété : Alphonse était zouave pontifical et Cléophas était le sacristain de l’église de Charlesbourg (voir chapitres 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69 et 70)! Que demander de mieux? De plus, comme David Gosselin s’était attelé dès son arrivée à Charlesbourg à écrire l’histoire des familles de Charlesbourg, il fut à même de constater que les Bédard comptaient parmi les familles souches et que leur installation au village remontait à 1662.

15603Lizzie, institutrice au Couvent du Bon-Pasteur? Une photo de Lizzie, posant, vêtue de blanc, au milieu d’un groupe d’élève du couvent du Bon-Pasteur de Charlesbourg, à deux pas du presbytère, donne à penser qu’elle y était peut-être enseignante avant d’épouser Joseph-Arthur (voir le chapitre 77 Joseph-Arthur Bédard, itinéraire d’un enfant gâté).

Une fois mariée, Lizzie s’installe avec Joseph-Arthur dans la maison ancestrale des Bédard, dont il a hérité de ses parents et qui est située à moins d’une kilomètre du presbytère. Les enfants arrivent rapidement, dont tante Élizabeth en 1902 et mon père, Urbain, en 1904. Tante Floristine, sœur de Joseph-Arthur, habitera avec le jeune couple jusqu’à sa mort en 1919. Je doute qu’il y ait eu de la place pour y accueillir les parents de Lizzie. Mais on peut supposer qu’ils se fréquenteront de façon suivie au cours des années. D’autant plus qu’elle est la seule des enfants du couple qui vit à proximité de ses parents.

La vie avec Joseph-Arthur : pas facile. J’ai précédemment décrit, aux chapitres 76 à 86, comment Joseph-Arthur, ayant fait mauvais usage des biens dont il avait hérité, n’aura d’autre choix que d’accepter de travailler pour son beau-frère, l’industrieux Ferdinand Verret. Il aurait tellement préféré être chanteur d’opéra! Cela n’entacha jamais, semble-t-il, l’amour que Lizzie portait à son cher Joseph-Arthur. Mais à l’aisance financière des premières années du mariage succéderont des années de vaches maigres, que Lizzie gérera avec courage et abnégation jusqu’à la mort de son mari, le 27 octobre 1941. La Mathilde que je découvrirai, enfant, lorsque nous nous installerons à Charlesbourg, ma mère et moi, en 1952, et y rejoindrons mon père et ses enfants nés de son premier mariage, est alors une vieille dame qui vit dans le dénuement, voire dans la pauvreté.

157 - La mort de Mary-Ann O'Neill
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