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158 – Les morts d’Adeline et de François Gosselin

On a vu au chapitre 157 que Mary-Ann O’Neill, mon arrière-grand-mère et mère de Lizzie, était décédée à Charlesbourg, le 3 janvier 1909, et que ses funérailles se déroulèrent deux jours plus tard à Cap-Santé où elle fut inhumée. Le curé Gosselin n’eut même pas la décence de mentionner le décès de sa belle-sœur dans les éphémérides du Bulletin paroissial de Charlesbourg, dont il était pourtant le rédacteur.

Le décès d’Adeline Gosselin en 1904. Adeline, la sœur aînée de David et de François-Régis, qui assurait l’intendance du presbytère, est quant à elle décédée le 5 juin 1904 à l’âge de 68 ans, à Charlesbourg, cinq mois après la naissance de mon père. Ses funérailles se déroulèrent en l’église de Charlesbourg mais l’inhumation eut lieu dans son village natal de Saint-Laurent de l’île d’Orléans. Joseph-Arthur, mon grand-père et le mari de Lizzie, avait accompagné la dépouille de sa tante par alliance depuis Charlesbourg jusqu’à son dernier repos. David Gosselin embaucha alors Fridoline Frenette comme ménagère. Elle allait occuper cette fonction pendant des années.

Le décès de François-Régis en 1912. François-Régis, lui, décède le 24 mai 1912 au presbytère de Charlesbourg où il est hébergé par son frère depuis 1899. Il a soixante- treize ans. Ses funérailles sont célébrées le 27 mai en l’église de Charlesbourg, sous la direction du curé Gosselin, son frère. Le curé Gosselin note dans ses mémoires que c’est monseigneur François-Xavier Gosselin, fils de François-Xavier et curé de Lévis, qui « chante » la messe de funérailles en témoignage d’affection à son oncle qui lui avait enseigné les rudiments du latin (David Gosselin, Figures d’hier et d’aujourd’hui, Québec, Imprimerie Franciscaine Missionnaire, 1919, p. 138).

François-Régis aura de plus droit à une mention laconique, mais une mention tout de même, dans les éphémérides du Bulletin paroissial de Charlesbourg que rédige le curé Gosselin, son frère : «  24 mai- décès de M. F.R. Gosselin, ancien protonotaire de Chicoutimi, à l’âge de 73 ans. » (David Gosselin, Bulletin paroissial de Charlesbourg, La Société historique de Charlesbourg, 1989, 426 pages, p. 181).

15801Ultime mesquinerie. Le curé Gosselin ne mentionne pas les noms des membres de la famille immédiate qui étaient présents aux funérailles. Mais, avec son penchant non dissimulé pour le protocole, il nous indique quelles étaient les personnes « importantes » qui s’étaient déplacées, notamment : le juge Cimon, le docteur Magloire Turcot ainsi que le fils de celui-ci, Paul.

Qui est le juge Cimon? Il s’agit Ernest Cimon, ancien associé de François-Régis et vraisemblablement très proche de Mary-Ann O’Neill dans sa jeunesse. Et depuis lors bien plus proche de François-Xavier que du couple Gosselin-O’Neill! Et qui est Magloire Turcot? Le mari de Joséphine Dorion, la cousine de Mary-Ann et fille de Pierre Dorion, qui a étudié chez les Ursulines en même temps qu’elle (voir chapitres 142 et 143)! Des personnes qui ont surtout connu Mary-Ann!

David Gosselin n’aurait-il pu se garder une « petite gêne »? N’aurait-il pu mentionner, ne serait-ce qu’en passant, les liens qui liaient ces personnes d’abord et avant tout à sa belle-sœur décédée?

François-Régis rejoint Mary-Ann au cimetière de Cap-Santé. L’inhumation de François-Régis se fera au cimetière de Cap-Santé, et non à Saint-Jean-Île-d’Orléans où il était pourtant né, en présence de deux de ses frères, Jean et Pierre, et de deux de ses gendres : Henri-Quetton de Saint-Georges, mari d’Éva, et Joseph-Arthur Bédard, mari de Lizzie et mon grand-père. Aucun de ses fils, soit Joseph, Edwin et William, n’assistent aux funérailles, les deux aînés ayant émigré aux États-Unis et le troisième étant interné à l’asile de Beauport. S’ils avaient été présents, leurs noms auraient sûrement été consignés dans le registre, comme cela était la tradition chez les catholiques d’ici. Tout cela est, avouons-le, fort triste.

Pourquoi François-Régis avait-il choisi Cap-Santé? Parce que c’est là qu’y reposait Mary-Ann O’Neill, sa femme, décédée trois ans plus tôt. N’en déplaise au curé Gosselin, c’est auprès d’elle qu’il choisira d’être inhumé.

159 - La mort de Lizzie

 

 

 

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