(Julie, Marie-Anne et Nathalie Dorion, of course… 4 de 4)
Nathalie Dorion est mon arrière-arrière-grand-mère, donc la seule Dorion dont je suis véritablement issue en ligne directe.
Une vie mouvementée. Nathalie Dorion eut une vie mouvementée, se maria deux fois, la première fois avec un médecin, le docteur Patrick Gilroy, et la deuxième fois avec Hugh O’Neill, tous deux nés en Irlande. On pense qu’elle ne divorça jamais de son premier mari, mais se maria néanmoins avec le second! Elle et Hugh O’Neill tenaient commerce à Québec, Côte de la Fabrique. En février 1834, ils feront faillite, perdront tout. S’expatrieront à Natchez, au Mississippi, où ils décéderont, lui en 1841, elle en 1843, dans des circonstances obscures, et à nouveau ruinés.
Tante Élizabeth parlait de Nathalie Dorion. J’ai retrouvé divers documents d’archives à Québec sur Nathalie Dorion à la faveur de mes multiples plongées dans les fonds d’archives : l’acte de son premier mariage, les actes de naissance de ses deux enfants ainsi que divers actes notariés. Du concret, mais pas très « vivant ».
Mais j’ai surtout entendu parler de Nathalie quand j’étais enfant. Tante Élizabeth (voir chapitre 52 Sésame ouvre-toi : tante Élizabeth) ne se lassait pas de revenir sur les péripéties de sa vie et sur celles de la fille de celle-ci, Mary-Ann O’Neill. Ma mère, elle, ne se lassait pas d’entendre tante Élizabeth dévider le fil du passé. Fascinée par ses propos, elle consignait le tout dans un calepin jaune, à usages multiples, dont elle ne se séparait jamais. Maman ajoutait alors : « Édith, n’oublie pas ce que ta tante raconte ».
Non seulement je n’ai rien oublié, mais j’ai conservé les deux pages du fameux calepin jaune de ma mère.
Le Calepin de ma mère. Ma mère a consigné les propos de tante Élizabeth sur Nathalie Dorion et sur sa fille, Mary-Ann O’Neill, dans ce calepin qu’elle traînait toujours avec elle. Les références à Nathalie et à Mary-Ann sont fondues en une seule narration où le « elle » inclut l’une et l’autre… De plus l’ordre des deux mariages de Nathalie est inversé. Difficile de s’y retrouver! Nous remettrons les pendules à l’heure plus loin dans le blogue! Oublions la confusion, retenons plutôt la fascination de ma mère à l’égard de cette aïeule dont elle n’était pas la descendante après tout.
La mémoire vive rejoint les racines oubliées. C’est ainsi que la mémoire vive rejoint les racines oubliées, enfouies au fonds des documents d’archives. Des personnes oubliées acquièrent alors une existence nouvelle, beaucoup plus concrète, quand on vous parle d’elles à travers des souvenirs relayés par des membres de votre famille. Deux démarches différentes mais combien complémentaires! Nathalie Dorion avait ainsi bel et bien existé!
Une personnalité fascinante. Nathalie Dorion est, de tous mes ancêtres, celle qui me fascine le plus, sans que j’éprouve à son égard un capital d’affection très élevé. Les choix de vie qu’elle fit ont été instrumentaux dans le destin de sa fille, Mary-Ann O’Neill. Un destin douloureux à bien des égards, que nous découvrirons plus loin dans le blogue.
Ce qui ne m’a pas empêchée de me rendre jusqu’au Mississippi afin d’élucider les circonstances de sa mort, survenue en 1843. C’était plus fort que moi : je voulais voir et comprendre jusqu’où cette femme indomptée était allée, au propre et au figuré.
J’y aurai découvert cet arbre de Natchez, plusieurs fois centenaire. Cet arbre devenu le symbole de ma démarche.
Consultez l’arbre généalogique des Dorion
Consultez le tableau des descendants de Pierre Dorion et de Jane Clarke