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11 – Les origines de mon grand-père Alfred Côté

La mémoire se ravive mais les repères se font rares. Je regrette aujourd’hui, à l’aube de ma propre vieillesse, d’avoir tenu si peu compte de mes grands-parents et de leur histoire. Je les prenais pour acquis. Vivants, ils me semblaient aller de soi et je les regardais évoluer et nous aimer avec une relative indifférence. Aujourd’hui, je me reproche d’avoir si peu cherché à connaître qui ils étaient, d’où ils venaient.

J’ignore à peu près tout des origines de mon grand-père maternel, Alfred Joseph Siméon Côté. Né à Saint-Ferdinand d’Halifax, tristement célèbre pour son hôpital psychiatrique, le 19 septembre 1888, il était le fils de Cyrille Côté, cultivateur, et de Rébecca Larochelle, lesquels s’étaient mariés le 8 mars 1886 en ce village. Il y a une vingtaine d’années, le plus jeune frère de mon grand-père, Philippe, habitait encore la maison ancestrale de Saint-Ferdinand d’Halifax, qui avait été construite par le frère de Cyrille et qui avait été transformée en résidence pour personnes âgées autonomes. Oncle Philippe était un vieux monsieur très doux, très serein, encore très beau, avec cette abondante chevelure fournie identique à celle de mon grand-père. Quant à la demeure, elle avait belle allure, sise sur un léger promontoire devant le lac, vaguement victorienne mais sans recherche. Nous lui avions rendu visite un dimanche de septembre, en compagnie de tante Michèle, qui commençait à souffrir sérieusement de la maladie d’Alzheimer, et d’une de ses filles, Anne. Je lui avais posé quelques questions sur la famille, sur sa mère, sur ses frères. Les prénoms avaient commencé à défiler. Il parlait d’abondance et bien évidemment n’avait rien oublié de son enfance et de sa jeunesse. Puis il nous avait montré une photo encadrée de ses parents qu’il gardait précieusement. Je lui demandai si je pouvais photographier la photo : il accepta avec le sourire. Je la posai sur le siège du large fauteuil dans lequel il passait de longues heures chaque journée et la voilà, sous mes yeux. On y voit Cyrille et Rébecca, au début de la quarantaine. De noir vêtus. Corpulents. Solides. Il porte une moustache. Ses cheveux sont blancs. Elle a le cheveu rare, attaché, la poitrine généreuse.

Je photographiai également oncle Philippe et tante Michèle. Puis je notai les informations qu’il nous livra sur le seul bout de papier que j’avais dans mon sac : une facture d’un magasin de vêtements, Simon’s, où, la veille, j’avais procédé à un achat! Je l’ai retrouvé, ce bout de papier. Oublié dans une boîte de photos, heureusement. La facture est datée du 25 septembre 1994. Notre rencontre avec oncle Philippe date ainsi du 26 ou, plus sûrement, du 27 septembre. Ce grand-oncle, né le 8 juin 1907, avait donc quatre-vingt-sept ans!

12 - Les origines de ma grand-mère Julie Apolline Savoie (Julia)

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