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105 – Qui était Marie-des-Anges Dorion ?

Claude Dorion révélait le 5 décembre 1729 devant la Cour de la Prévôté de Québec que Pierre Dorion, son père, avait été précédemment marié et que, de son mariage avec une dénommée Marie Egron, était née une fille, Marie-des-Anges Dorion. Mais encore?

De l’utilité des vaches et des actes notariés. Un document juridique confirme cette hypothèse d’un premier mariage, sinon d’une première relation, de Pierre Dorion avec une femme autre que Jeanne Hédouin. Il s’agit d’un acte notarié qui porte sur l’engagement pris par mon ancêtre de faire livrer une vache brune qu’il avait vendue à un dénommé Noël Boissel, résident de Perçé en Gaspésie. L’acte fut signé devant le notaire Rageot, à Québec, le 9 juillet 1688.

Pierre Dorion y mandate un dénommé François Yvon dit Richard afin qu’il procède à la livraison de ladite vache en Gaspésie. Et identifie la femme de celui-ci, Marie-Magdeleine Doucet, comme sa « belle-mère ». En effet, Marie-Magdeleine Doucet, mariée en premières noces à Pierre Egron, s’était remariée à François Yvon dit Richard. Mais avait été effectivement la belle-mère de Pierre Dorion dans la mesure où celui-ci avait été marié avec Marie Egron! Ce que Pierre Dorion semble implicitement reconnaître.

Nicolas Egron, témoin au « deuxième » mariage de Pierre Dorion. Pierre Dorion aura donc conservé des liens avec la famille Egron. D’ailleurs, un des témoins de son mariage avec Jeanne Hédouin en 1688 sera un des frères de Marie Egron, soit Nicolas Egron, matelot, qui décédera en mer en 1697. Signe, à tout le moins, que les liens entre les Egron et les Dorion étaient cordiaux. À défaut de résoudre ces quelques énigmes de l’existence de Pierre Dorion, convenons à tout le moins de l’utilité de la plongée, parfois laborieuse, dans les registres des actes notariés et autre documents légaux. Elle nous fournit des informations de première main sur des événements qui, autrement, ne seraient jamais venus à notre connaissance et qui s’avèrent, il faut le reconnaître, instructifs. Quand on y pense, ces documents ont plus de trois cents ans d’âge et, bien qu’ils sont à peu près illisibles pour les néophytes, ils ont été conservés et il est encore possible de les consulter.

Une fille née de la première union de Pierre Dorion : Marie-des-Anges Dorion. Au sujet de la fille avérée du couple Dorion-Egron, on possède là encore fort peu d’informations. On ignore si Marie-des-Anges fut élevée par sa mère, par la famille de celle-ci, ou si elle suivit son père à Québec. Pierre Dorion l’éleva-t-il au sein de sa famille reconstituée et s’acquitta-t-il de ses devoirs de père à son égard? Il est permis d’en douter. Il n’est jamais fait mention d’elle dans les inventaires des enfants du couple Dorion-Hédouin. Et contrairement aux enfants de ce couple, elle sera à ce point démunie qu’il faudra une intervention en justice pour qu’elle touche l’héritage qui lui revenait.

10500aMais elle a bel et bien existé, même si on ne dispose d’aucune preuve de sa naissance. Il semble qu’elle ne se soit jamais mariée et qu’elle n’ait jamais eu d’enfants.

Décès de Marie-des-Anges Dorion. Marie-des-Anges Dorion, ou Marie-Angélique, décédera à Québec le 15 juillet 1744. On indique dans l’acte de décès qu’elle avait soixante ans, ce qui donne comme année de sa naissance 1684, et qu’elle était « fille ». Fille de qui? Plutôt laconique comme notice nécrologique. Dans la version numérisée de l’acte de décès, les archivistes ont indiqué qu’elle était probablement la fille de Pierre Dorion et de Jeanne Hédouin. Fille de son père, oui. Mais pas de Jeanne Hédouin, puisque celle-ci n’allait épouser Pierre Dorion qu’en 1688. Et qu’en 1684, Pierre Dorion habitait en Gaspésie. Sa mère, c’était Marie Egron, disparue sans laisser de traces.

Marie-des-Anges rétrocède ses biens à la famille Dorion.
Étrange retour d’ascenseur : Quelques semaines avant son décès, soit les 26 et 28 juin 1744, Marie-des-Anges, dite Marie-Angélique, procédera devant notaire à la rétrocession de la terre et des dépendances que la justice lui avait accordées en 1729, suite à l’intervention de son demi-frère, Claude dit Jean-Claude. Qui en sont les bénéficiaires? Son autre demi-frère, Jean-Marie Dorion, et sa femme, Thérèse Le Normand… Ceux-là même qui avaient dû lui céder une part de l’héritage Dorion en 1729! En corollaire, elle se « donne » à eux, en demandant qu’ils la nourrissent, la chauffent, la vêtissent (Voir extrait du Registre des insinuations de la Prévôté de Québec, vol. 10, 9 juin 1744 au 9 janvier 1748).

Qu’est-ce qui l’anime : Le souci d’équité? Une affection sincère à l’égard des Dorion? La chose a de quoi étonner. D’autant que dans sa déclaration la donatrice affirme résider non pas à la Petite-Rivière-Saint-Charles mais bien chez un certain Jean Chapeau, rue Saint-Jean.

Qui était ce Jean Chapeau? Avait-il des liens avec les Dorion? L’histoire ne se termine pas ici, elle commence…

Réf. : Pour vous y retrouver avec la famille Dorion, consultez l’arbre généalogique des Dorion
106 - Trois des fils de Pierre Dorion accèdent au métier de boucher

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